M Bioulac Pascal

Commerçant aux Halles du Boulingrin                                     Reims le 12 Octobre 2013

 

                              Madame la Maire de Reims,

                     

                            À nouveau, Je reviens vers vous.

J’ai fait lecture de propos qui vous sont prêtés dans l’hebdo du vendredi en date du 11 octobre 2013, propos censés avoir étés prononcés lors du conseil de quartier du centre-ville et concernant les halles du Boulingrin et le devenir des marchés du mercredi et du vendredi.

Je cite l’hebdo « Quant à l'avenir des marchés du mercredi et du vendredi, on va mettre en place ces nouveaux aménagements et on fera un bilan dans quatre mois, fin janvier. C'est là que la décision de les suspendre ou non sera prise, mais une nouvelle fois ce serait vraiment regrettable. »

Je porte une attention particulière à votre communication à l’égard des halles et des marchés qui s’y produisent.

Je considère le développement des halles et le développement ou le maintien des marchés sur le site des halles comme deux objectifs différents, bien que pouvant être convergents et complémentaires.

Je suis un fervent partisan d’un commerce de bouche sous les halles et bien que souvent maladroit dans mes démarches, celles-ci ont toujours été guidées par la volonté de vous accompagner au mieux dans votre projet.

Je dis bien votre projet car les halles ne sont pas le projet des commerçants qui y déballent dans leur grande majorité.

Votre projet des halles repose sur des commerçants qui pour une grande majorité, et notamment les cellules, n’ont été qu’opportunistes (ce terme n’est pas péjoratif et n’a pas valeur de jugement. il est à prendre au 1er degrés car un commerçant se doit en 1ere règle d’être opportuniste quand il considère sa seule activité) bien que leur savoir-faire et leur implication ne soit pas dans l’ensemble de nature à remettre en cause leur présence, nous en voyons aujourd’hui les limites et le visage de l’ancien marché du Boulingrin, qui faisait sa force et sa réputation, ne se retrouve pas dans votre nouvelle configuration et notamment en semaine.

Notre erreur à tous est d’avoir cru en ce lieu majestueux comme en un sanctuaire , de l’avoir considéré comme le temple de la réussite, comme si, en cette période de crise, nous avions voulu conjurer le mauvais sort et que sur la base de bonnes volontés s’effaceraient les notions de travail et de persévérance pour aboutir à la réussite, à notre réussite, à votre réussite et pour finir à l’excellence du lieu et à sa sacralisation.

Vos propos, si vous ne les démentiez pas seraient de nature à induire le doute quant à la finalité que vous nous réservez à l’issue de la période de dynamisation , propos de nature à fragiliser l’engagement déjà bien mince de nos collègues commerçants, collègues somme toute, contraints de vous accompagner dans un projet qui résonne déjà comme une ultime tentative , un dernier baroud d’honneur.

Vous n’avez pas perdu le combat, vous n’avez simplement pas les bonnes armes !

Dans la majorité silencieuse des commerçants des halles, certains sont prêts à relever avec vous le chalenge. Encore faut-il que ce chalenge corresponde à quelques attentes pour eux. D’où la nécessité de créer un projet commun.

Ne perdons pas de temps et consentez à engager, dès à présent, ne serait-ce  qu’une réflexion sur un autre modèle de fonctionnement.

Travailler avec des commerçants que le projet fédère et non sur la contrainte qui nous divise.

Rassurez les commerçants des cellules et dites-leur votre volonté de les conserver dans un projet ou ils ont leur place avec leur force et leur faiblesse, mais ensemble, au sein des halles comme un tout, nous irons vers la reconnaissance.

Je n’ai pas la prétention de vous dire que cela sera facile et gagné d’avance, mais une période de dynamisation qui commence en novembre pour se terminer en fin janvier, la période naturellement la plus difficile pour nous commerçants ambulants, n’est pas de nature et ne met pas tous les atouts de votre côté pour réussir.

Enfin,  il y a eu un défaut d’information concernant le bâtiment classé au titre des monuments historiques et classé en ERP.

Les commerçants restent et pensent sur un modèle de bâtiment d’avant la restauration et ils n‘ont que peu ou pas intégré les notions restrictives liées tant à son classement aux monuments historiques que en ERP.

Nous voyons se développer une alternative et une acceptation de vos propos par une grande majorité de commerçants qui y voient la possibilité de n’utiliser les Halles, à des fins de marché, que le seul samedi se faisant fi des coûts et des contraintes que devrait en supporter la collectivité.

Les halles du Boulingrin souffrent de leur classement au titre des monuments historiques dans le cadre d’une exploitation commerciale.

Cela n’est pas une fatalité. Proche et informé des contraintes, je pense qu’un certain nombre de ces contraintes pourraient et devraient faire l’objet d’un cahier des charges et trouveraient une solution technique adaptée à chaque cas, dès lors qu’elles répondraient à un  projet commun.

Ouvrir les halles du Lundi au samedi de 10h00 à 19h30 avec un marché le samedi qui se produirait dans un créneau 6h00-14h00 serait la solution.

Cela peut se faire sous la règlementation des marchés, avec une adaptation liée aux halles, et la création d’une commission d’exploitation des halles élargie (avec la collectivité, des  représentants professionnels, un réfèrent pour les halles et un pour le quartier, etc…) en charge de leur exploitation et de leur promotion avec notamment la volonté de maitriser l’activité commerciale qui s’y développe en fonction de critères.

Bien sûr, cela aura un coût financier, mais au regard de l’échec  collectif que représenterait  un renoncement à trouver et à faire fonctionner les halles, celui-ci devrait être acceptable.

Merci encore pour votre engagement sans faille, à nos côtés, nous, marchands ambulants. Merci de nous permettre et de nous accompagner pour que ces halles du Boulingrin reflètent enfin  notre savoir-faire et témoignent de notre dynamisme à vous accompagner dans un des plus beaux défis qu’il nous  ait été donné à  relever dans l’exercice de notre profession.

Je vous prie d’agréer, Madame La Maire, l’expression de mes plus sincères salutations.